La performance boursière reflète, sur le long terme, la croissance économique d’une société ou d’une économie. A plus court terme, les marchés peuvent néanmoins diverger de la réalité économique. C’est notamment le cas de la Chine qui, malgré une croissance de 18% au 1er trimestre 2021 et un 2nd trimestre à + 7.9%, n’a pas brillé en bourse ces dernières semaines… Explications !
Le rôle du gouvernement chinois
La Commission Centrale de la Finance et des Affaires Economiques chinoise a récemment précisé les objectifs du parti, à savoir favoriser le secteur privé chinois en opérant des changements progressistes sur les marchés. Le gouvernement chinois a ainsi défini la politique de "Prospérité Commune" comme l'une de ses priorités, alors que des secteurs d’activité précis ont été ciblés par la réglementation dernièrement.
L’intervention récente des pouvoir politiques chinois s’est attaquée, en peu de temps, à plusieurs secteurs d’activité et a pour objectif de corriger un certain nombre d’inégalités à terme (positions dominantes etc.) afin de favoriser à la fois une croissance pérenne et plus d’égalité sociale dans le pays. Les marchés financiers s’en sont inquiétés, craignant que l’environnement chinois devienne plus défavorable que par le passé.
Cette intervention n’est pas anecdotique et les mesures récentes ne constituent pas un pas de côté par rapport à sa trajectoire historique. Au fur et à mesure de son accroissement économique, le pays voit ses inégalités grandir. De fait, les récentes interventions publiques concernant l’éducation, les soins, la santé et l’immobilier, ont pour seul objectif de limiter la tendance ainsi que d’améliorer la natalité en baisse. Les interventions dans le secteur de la technologie sont quant à elles plus nuancées et cherchent une concurrence plus saine à l’image des Etats-Unis et de l’Europe.
L’Empire du Milieu cherche ainsi, via la restructuration des secteurs socio-économiques, une croissance pérenne du PIB à terme permettant de dynamiser la consommation privée et de libérer le revenu de la population.
Vision et perspectives d’investissement
Les récents tumultes sur le marché chinois relèvent principalement d’un point d’inflexion. Les prochains mois, le marché devrait encore connaître quelques épisodes de volatilité, c’est pourquoi l’attentisme est de mise.
Le secteur de l’éducation est un exemple intéressant. En effet, c’est un secteur qui a été entièrement remodelé en profondeur avec certains services de cours particuliers qui deviendront à but non lucratif. Ces changements brutaux de politique entraînent de fait d’importantes différences de valorisation sur les marchés, notamment des sociétés avec une valorisation inférieure à leur valeur réelle, ce qui se révèle être source d’opportunités. De manière générale, la baisse du marché chinois sur les derniers mois, avec des épisodes de ventes massives, a généré des points d’entrée intéressants, en particulier au regard d’entreprises dont la trajectoire de croissance reste inchangée.
Bien qu’il y ait une hausse du risque à court terme, une bonne sélection de titres peut permettre d’identifier les leaders de demain dans les domaines porteurs tels que l’écologie, les semi-conducteurs, les infrastructures, les véhicules électriques, etc. Le marché chinois, actuellement valorisé à plus de 12 000 milliards de dollars (équivalent à l’ensemble des marchés européens) est donc source d’opportunités.
L’image du marché chinois a effectivement été abîmée ces derniers mois, mais l’intervention récente du gouvernement n’est pas quelque chose d’inattendu compte tenu du régime politique autoritaire de l’Empire du Milieu. Ces mesures visent effectivement à assurer une croissance solide de l’économie et à améliorer le pouvoir d’achat de la population afin de limiter les inégalités. Il ne faut donc pas oublier que l’objectif du pays est de devenir la première puissance économique mondiale, dans la prochaine décennie, ce qui représente ainsi un vivier d’opportunités.